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Police-Justice

Kendji Girac: "Simulation d’un suicide", alcool, drogue… Les détails du procureur sur l’affaire

Le chanteur Kendji Girac, blessé par balle dans la nuit de dimanche à lundi à Biscarosse, a été entendu par les enquêteurs mercredi depuis sa chambre d'hôpital de Bordeaux. Le procureur de la République de Mont-de-Marsan s'est exprimé sur l'affaire ce jeudi. "Simualtion d'un sucide", alcoolémie, dispute conjugale... Voici ce qu'il faut retenir de sa conférence de presse.

"Un tir accidentel est impossible" et "la présence d'un tiers" n'est "pas compatible avec les constatations de l'expertise balistique" a déclaré ce jeudi en conférence de presse le procureur de la République de Mont-de-Marsan, à propos de blessure par balle dont a été victime Kendji Girac.

Le chanteur de 27 ans avait été retrouvé dans la nuit de dimanche à lundi par les secours, à Biscarosse, près de sa caravane, et avait été transporté à l'hôpital avec un pronostic vital engagé. Désormais hors de danger mais toujours hospitalisé, il a été entendu mercredi par les enquêteurs. Voici ce qu'il faut retenir des nouveaux éléments apportés par le parquet.

"Accueil rugueux" au camp

Retrouvé "proscrit sur une chaise" par les pompiers dimanche à 5h42, Kendji Girac a "manifestement été déplacé". Un des pompiers a décrit un accueil "rugueux" par les personnes vivant dans le camp, issus de la communauté des gens du voyage, dont la plupart sont des "membres de la famille" du chanteur.

Le représentant du ministère public évoque même une "omerta" dès le début de l'enquête, les personnes présentes sur le camp répondant aux gendarmes, arrivés sur place vers 6h du matin, "qu'il ne s'est rien passé" et "refusant de décliner leur identité".

La trajectoire de la balle "peut-être miraculeuse"

L'arme a été retrouvée après un coup de fil entre le père du chanteur et le directeur de l'enquête, le premier s'étant "engagé à la retrouver". C'est ensuite qu'un appel "en visio", avec une personne non identifiée qui se tenait auprès du père a indiqué que l'arme était à proximité de la caravane. Celle-ci sera retrouvée dans un buisson, à une dizaine de mètres.

Concernant la balle, celle-ci est "passée à proximité immédiate du coeur, avec perforation au niveau d'un poumon. La rate a également été touchée ainsi que le diaphragme. Aucun organe vital ni les os n'ont été touchés", a détaille le procureur. La trajectoire de la balle revêt un trajet "peut-être miraculeux", a-t-il estimé.

Le magistrat a détaillé, pendant plus d'une heure, les récits de Kendji Girac et Soraya Miranda, son épouse. Les premières avancées de l'enquête ont permis d'établir qu'un "un tir accidentel est impossible" et "la présence d'un tiers" n'est "pas compatible avec les constatations de l'expertise balistique", a déclaré Olivier Janson, procureur de la République. "

Selon le déroulé des faits, Kendji Girac serait revenu d'une soirée casino à Biscarosse aux alentours de 23h30 du matin. Il se serait ensuite resté à l'entrée du camp avec quelques membres de sa famille, avant de rentrer dans sa caravane vers 2h du matin, là ou dormaient sa fille et sa fille.

Dispute conjugale mais pas de violences physiques

Kendji Girac et Soraya Miranda s'accordent sur le fait qu'une dispute a éclaté entre eux deux, notamment du fait de l'alcoolisation avancée du chanteur de 27 ans. Les examens toxicologiques ont révélé que son taux d'alcoolmie était de 2,5G/L et qu'il avait consommé de la cocaïne au cours de la soirée. Selon le récit de sa femme, Kendji Girac souffrirait d'une "addiction à l'alcool" et consommerait régulièrement de la cocaïne.

Le procureur a cependant tenu à souligner que les examens médicaux-légaux ont permis d'attester "l'absence de toute violence" sur les corps de Soraya Miranda et Kendji Girac. La première, dans son audition, a déclaré n'avoir jamais été victime de violences conjugales de la part de son mari.

Il aurait "voulu faire peur à sa femme", en "simulant un suicide"

Lors de son audition de mercredi, le chanteur est revenu sur déclarations initiales de lundi. Il a cette-fois ci reconnu s'être tiré volontairement dessus, après voulu "simuler un suicide" pour "faire peur à sa femme", après que celle-ci ait évoqué un possible départ lors de leur dispute.

"En aucun cas ce n'est ma femme qui a tiré" a expliqué le chanteur de 27 ans, qui évoque sa volonté de "l'impressionner". Celui-ci aurait "omis de vérifier si le chargeur comprenait des munitions", le croyant "vide", a précisé le procureur. "J'ai fait ça parce que j'ai eu peur, j'étais tout seul, ma famille n'était pas là [...] Je voulais faire entendre le bruit de la détente à Soraya, qu'elle me dise d'arrêter, qu'elle ne parte pas", a-t-il précisé aux enquêteurs, toujours selon ses déclarations citées par le magistrat.

Kendji Girac affirme "regretter énormément" son geste. Il a également reconnu avoir "beaucoup trop" bu lors de cette journée et avoir consommé de la cocaïne.

Selon la version de Soraya Miranda, elle serait allée se coucher après la dispute et c'est alors qu'elle aurait "entendu le coup de feu". Elle aurait alors ouvert la porte et l'aurait découvert "genou à terre", "gémissant sur le sol". Elle serait ensuite sortie de la caravane pour demander de l'aide.

Kendji Girac réfute toute pensées suicidaires

Selon le récit de sa femme, le chanteur lui aurait plusieurs fois au cours des dernières années adressé la menace de "se mettre une balle" ou de "s'ouvrir la gorge", et ce lors de disputes. Des pensées suicidaires réfutées par l'artiste lors de son audition. "Il ne s'en souvient pas et dit qu'il serait incapable de se faire du mal", selon ses propos cités par le procureur de la République.

"Ni un suicide simulé qui tourne mal ni une véritable tentative de suicide ne correspondent pas à une infraction pénale. La poursuite judiciaire pourrait voir un terme très prochainement", a déclaré le procureur de la République.

Léo Manson